Grâce aux éditeurs de dvd Universal, on peut désormais (re)voir ce Singapour, l'un de ces films noirs exotiques qui faisaient autrefois rêver dans les salles obscures ! Que dire aujourd'hui de ce spectacle daté ? Selon que l'on est ou non sensible à ce type de cinéma et à la façon dont on faisait des films dans les années 40, on pourra s'agacer d'un scénario tarabiscoté et irréaliste où se mêlent trafic de diamants par un mauvais garçon, amnésie de son amante qu'il croyait perdue (fausse femme fatale) et perspective de seconde chance pour les amants sur fond d'exotisme de pacotille… Oui, on peut s'en agacer ou même en rire très facilement.

On peut aussi se délecter avec une jouissance assumée de cet univers d'un autre monde et d'un autre temps avec ses archétypes et son exotisme revu par Hollywood en studio à grand renfort de savants découpages d'ombres et de lumières, dans un somptueux noir et blanc magnifiant la carrure virile de Fred Mc Murray et la beauté insolente d'Ava Gardner. Je prends bien-sûr le second partie !

Attention, ce film n'est pas du niveau de The Shanghai gesture, autrement plus subtil et vénéneux ! Mais quand on est fan de ce genre de films et de cette époque, on ne passe pas un mauvais moment.