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Un peu bouffi


De vincentp, le 20 décembre 2009 à 23:24
Note du film : 5/6

Le Souffle au cœur décrit la découverte des lois humaines et sociales par un adolescent, et la façon dont celui-ci peut s'insérer au sein d'une société régie par un ordre moral et social, établi et coercitif.

Comme Lacombe Lucien, le personnage de Laurent franchit des portes, porte sur le monde qu'il découvre un regard étonné, subissant seul et en silence la dureté des lois de la société humaine, apportant néanmoins par quelques gestes un réconfort affectif à son entourage.


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De Impétueux, le 31 août 2007 à 18:18
Note du film : 4/6

J'ai enfin surmonté la répulsion instinctive que le succès de scandale du film avait suscité en moi lors de sa sortie, m'interdisant de le voir : la transgression du tabou majeur de l'inceste ne me paraissait pas convenable, surtout pour une transgression réalisée dans la France contemporaine et non pas mythifiée en des temps très anciens – des dieux grecs aux filles de Loth – ou transposée dans des civilisations exotiques.

Après avoir vu Le Souffle au cœur, je demeure d'ailleurs perplexe sur l'intérêt de cette transgression, qui aurait pu être représentée comme fantasmée, et non pas directement montrée (fût-ce avec pudeur) tant elle n'est pas vraiment la substance et le point culminant du film, riche de bien d'autres aspects.

Que l'opulent bourgeois Louis Malle ait voulu régler des comptes avec son milieu, et même en profaner les valeurs n'a rien en soi de bien original : c'est même plutôt une constante du genre autobiographique, depuis Familles, je vous hais !, cela jusque, la gourme jetée, on s'intéresse aux jetons de présence et au cours des actions. L'envie de faire dans l'excessif et l'outrancier rend ici l'exercice un peu vain, et les qualités habituelles du réalisateur pâtissent de ces bouffissures, au point qu'on est bien obligé d'admettre que Le Souffle au coeur est largement inférieur à nombre des films de Malle, en premier lieu à Au revoir les enfants, bien plus maîtrisé.

Nourrir un récit d'anecdotes évidemment vécues (le pillage de la cave, la lacération du Corot, le camp scout, l'initiation au bordel) est aussi courir le risque de créer un patchwork hétéroclite et de devoir écrire des scènes de raccord qui passent mal (ainsi la peu vraisemblable altercation lors du thé dansant) ; mais parallèlement, les souvenirs peuvent donner une réelle authenticité à la facture du film : les rapports entre eux des jeunes gens (les trois frères, mais aussi les frères et leurs amis) me semblent extrêmement véridiques et finement dessinés.

Comme Louis Malle est un cinéaste très subtil, qu'il a toujours été conscient qu'il faisait totalement et irrévocablement partie de cette bourgeoisie tant moquée, il a su s'arrêter à temps, tutoyant le précipice qui aurait fait du Souffle au cœur un film rageur et détestable ; c'est ainsi que l'attirance sexuelle du Père Henri (Michael Lonsdale) pour le jeune Laurent (Benoît Ferreux, absolument parfait) est réprimée et ravalée, c'est ainsi que, l'inceste commis et la famille rassemblée, le film s'achève dans un grand éclat de rire partagé, Laurent revenant, à la fois penaud et satisfait de son vrai dépucelage, partagé avec l'adolescente de son âge…

Et tout cela ne me dit donc pas si l'inceste était nécessaire ou si tout cela n'a été qu'une bonne idée de ce que l'on n'appelait pas encore, en 1971, le marketing.


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