Accueil
Voici les derniers messages de ce forum :

Un film que je ne connais pas!!!!!!


De vincentp, le 8 juillet 2012 à 20:17
Note du film : 5/6

4,8/6. Le portrait en noir et blanc d'une jeune genêvoise, en mode rebellion (sans s'en rendre compte) contre les règles d'une économie de marché, et les valeurs bien-pensantes de la société de son époque (tout début des années 1970). Elle est entourée de deux journalistes-zigotos tout aussi marginaux. Il est ici question des rapports entre des individus, des groupes et les concepts d'autorité et de liberté (notamment).

A la grande surprise de son réalisateur Alain Tanner (ne pas manquer ses propos truculents et passionnants dans les suppléments du dvd) qui estimait avoir réalisé un film moyen -avec un budget ridicule-, La salamandre enregistra un nombre d'entrée important entre Genêve et Lausanne (50 000 entrées, pour 300 000 habitants), mais aussi à Paris et ailleurs. Le film fut distribué aux Etats-Unis, au Japon… pour 1 million de spectateurs. Il fut interdit au Portugal, sous la dictature de Salazar. La salamandre captait l'état d'esprit du moment et comblait un vide d'idées et de modes de représentation auprès d'une partie du public (notamment les jeunes).

Le temps est depuis passé par là et les aspects contestataires mis en avant par cette joyeuse équipe de branquignoles (le trio des personnages à l'écran) semblent avoir quelques rides. Aujourd'hui, l'Etat de Genêve affiche excédent budgétaire, chômage-plancher, et le système suisse en général (qui a pris à ses voisins français et allemands leurs aspects économiques, sociaux, administratifs, politiques les plus performants, rejetant le reste) affiche une prospérité à faire pâlir d'envie le reste du monde.

Et pourtant ! Il semble flotter aujourd'hui dans et autour de cette oeuvre phare du cinéma suisse contemporain une certaine forme d'intemporalité et d'universalité. L'administration, par exemple, est toujours aussi tatillonne (le releveur suisse de la défense civile du film évoque les contrôleurs SACEM-redevance audiovisuel français actuels). Les rapports parents-enfants, les rapports sociaux, d'aujourd'hui restent marqués par des clivages assez identiques à ceux d'alors. Et surtout, en filigrane, sont abordés dans La salamandre des concepts comme le destin, le hasard et le caractère potentiellement fructifiant des rencontres et des relations humaines, soit des thèmes par essence intemporels…

Le montage, la photographie, le talent des acteurs (Bulle Ogier, Jacques Denis, Jean-Luc Bideau), la mise en scène de Tanner, portant en particulier sur la gestion du tempo des scènes (plus ou moins rapides) bref l'écriture cinématographique, confèrent sur la durée à cette oeuvre confectionnée avec des bouts de ficelle, un souffle, un caractère authentique, une certaine puissance dramatique et lyrique, susceptible de toucher le conscient et l'inconscient du spectateur contemporain. Les personnages semblent exister pour de vrai. Il est probable que la distance opérée entre les personnages et les spectateurs via la mise en scène de Alain Tanner est la bonne, au millimètre près.

Une musique mélancolique est plaquée sur le doux sourire de Bulle Ogier, dans les rues de Genêve. Elle agit imperceptiblement sur notre mental, oriente notre réflexion, nous amène à nous identifier à ce personnage. La fin du film, toute en ambiguïtés, creuse cet aspect insolite, avec un tempo au ralenti, et fixe le regard à la fois étrange et souriant de Bulle Ogier. Elle marque le destin hasardeux qui se greffe autour de ce personnage -et aussi autour de chacun d'entre nous-. Une séquence sublime. Le temps dira si ces images resteront gravées dans ma mémoire de spectateur, mais cela semble parti pour…

Nb : il s'agit ici d'une réaction à chaud de spectateur, rédigée en 36 minutes, après avoir vu le film et l'interview de Tanner.


Répondre

De Marcsyon, le 10 septembre 2005 à 17:18

Je n'avais jamais entendu parlé de ce film. Mais Alain Tanner est un réalisateur que j'apprécie. D'autant plus qu'il s'intéresse à Bulle Ogier.


Répondre
Musclons Tanner !


De Arca1943, le 15 novembre 2007 à 14:34
Note du film : 5/6

Bien que je ne sois pas un inconditionnel, je suggère de "muscler" un peu la filmographie du Suisse Alain Tanner sur cet auguste site : ainsi Charles mort ou vif, Le Milieu du monde, Le Retour d'Afrique, Jonas qui aura 25 ans en l'An 2000…


Répondre

Installez Firefox
Accueil - Version bas débit

Page générée en 0.0022 s. - 6 requêtes effectuées

Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter