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Tiercé perdant...


De Gilou40, le 23 juin 2011 à 17:57
Note du film : 2/6

Quelques temps avant sa mort, Jean Lefebvre racontait : "-Quand nous arrivions au studio, le matin, André me disait : "Il faudrait peut-être expliquer au metteur en scène que l'on fait de la M…..e." . Aussi choquant que soient ces paroles dans la bouche de cet acteur aussi réservé, force était de constater qu'il avait raison : On faisait de la M….e !-"

Sans aller s'enfoncer dans ces considérations bouseuses, on peut se demander pourquoi notre Bourvil a accepter au cinéma, ce rôle qu'il aurait très certainement bien défendu au théâtre. En effet, tous les ingrédients sont réunis pour que ce mauvais film devienne un vaudeville à succès sur les planches. Et voyant ce film, j'étais persuadée qu'il était tiré d'une œuvre théâtrale . Mais après enquête, je n'en vois pas trace. Dans le monde du cinéma, Léo Joannon se distingua essentiellement avec le très heureux L'Homme aux clés d'or. Sa filmographie est assez riche et je suis bien loin de l'avoir parcourue entièrement, mais il me semble bien difficile de faire mieux que cet L'Homme aux clés d'or qui m'a laissé un excellent souvenir.

Mais que s'est-il donc passé, ici ? Diffusé le 30 Mai sur la TNT et mis en boite par mes soins.

Un film sans queue ni tête, qui part dans tous les sens pour un résultat et une fin imbécile à souhait. Pourtant je redis que, bien remanié, le scénario aurait fait mouche au théâtre. Un duo Bourvil/Lefèbvre qui ne fonctionne pas. A des années lumière, est-il besoin de le préciser, du tandem avec De Funès. Le fadasse de Lefèbvre s'accorde très mal avec la bonhommie de Bourvil. Les deux hommes ne sont pas de force comique égale, c'est flagrant. Et là où De Funès relançait l'action, Lefèbvre la fait patauger. Une intrigue très alambiquée reposant sur un article 38 du code pénal. "L'article 38" fut d'ailleurs le titre initialement prévu mais le producteur Alain Poiré trouva qu'il n'était pas assez racoleur. Mais quelque soit le titre de ce film, raté il fut, raté il restera. On sourit peut-être un peu pour faire plaisir à notre Bourvil tout droit sorti des brillantissimes Grandes gueules , mais on s'ennuie devant cet embrouillamini de situations provoqué par l'adoption forcée de trois gamins sous peine de voir partir en prison Bourvil accusé de haute trahison (!). Alors bien sur, Léo Joannon a réuni autour de Jean Lefèbvre et Bourvil une distribution très sympathique mais tout ça tourne joyeusement dans le vide. Pourtant, M…..e ou pas, André Bourvil enchaina curieusement et la même année avec une autre œuvre de Joannon le fameux Les Arnaud qui fit couler beaucoup d'encre grâce à la participation d'Adamo, vedette grimpante de la chanson . Et l'encre dont je parle fut, dit-on, plus que sévère à l'égard des deux acteurs. Ce sont Les cracks de Joffé qui réconcilièrent Bourvil et son public l'année suivante.

Il est difficile de se fâcher avec Bourvil. Mais lui, comme tous les autres grands acteurs, doivent faire attention aux échecs successifs qui débouchent inéluctablement sur l'ingratitude du public. Ce public qui, terrible censeur, vous fait naitre et vous tue à volonté. L'air de rien, il a du en falloir du courage à tous ces saltimbanques pour faire ce métier. Les acteurs, funambules comme les gens du voyage de Caussimon sont des gens très bien….

Sur ce, je vous souhaite d'excellentes vacances à Tous ! A très bientôt, soyez sages ! J'emporte l'ordi, on ne sait jamais …


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