Les acteurs, par contre, sont au poil ! A l'image d'un Philippe Nicaud qui prouve là qu'il pouvait jouer autre chose que les niquedouilles dans des productions frauduleuses. Voilà un bel acteur qui a bien salopé sa carrière en acceptant tout et n'importe quoi. Je le revoyais l'autre soir dans la très bonne version de l'île mystérieuse, de Colpi et Bardem où il se montre excellent. Hélas, il a plus souvent fait dans Mon curé chez les nudistes que dans Meurtres. Dans Le dos au mur, il fait preuve d'une belle maturité devant une Jeanne Moreau irréprochable, un Gerard Oury assez convaincant même si un peu lourd, appuyant trop ses effets, (il a surtout été plus metteur en scène qu'acteur), une belle Claire Maurier qui promettait déjà et un Jean Lefebvre égal à lui-même. Je note la prestation de trois secondes (et demi ?) de Bernard Musson troisième couteau du cinéma, que j'adore, et à qui il faudrait rendre hommage comme je l'ai fait dernièrement avec Hubert de Lapparent. Un des routards du cinéma ! A noter également la participation d'une Colette Renard toute jeunette.
Mais j'ai vécu ce film comme étant très studieux, très académique, donc pesant, assez malaisé. Sans grande originalité. Molinaro semble maladroit mais qui le lui reprocherait, ce n'est que son tout premier film . Mais il veut en faire trop. Dans le côté Hitchcockien justement et ça ne passe pas vraiment. Pourtant, il sait poser les rebondissements qui font de cette oeuvre un thriller plutôt convaincant mais mal maîtrisé scénariquement. Un témoin dans la ville, qu'il tournera l'année suivante, est déjà beaucoup plus supérieur en savoir-faire. Cela étant, c'est bien loin d'être mauvais. Je ne me suis pas vraiment ennuyée mais j'ai constamment regretté des gros plans trop persistants, des longueurs (à vous faire décrocher) dans la minutie du crime, l'impression de copie de films mille fois vus, trop de facilités, etc. Cependant, ce film nous tient quand même. Une belle image noire et blanche y est pour quelque chose et pour beaucoup. Et puis c'est un bon policier malgré ses défauts. Et le principal défaut, je crois que c'est un Molinaro qui n'était pas encore celui qu'on appréciera plus tard avec son Oncle Benjamin , ses Aveux les plus doux ou le délicieux Téléphone rose . Il fallait que petit poisson grandisse et ça, il a su le faire…Page générée en 0.0031 s. - 6 requêtes effectuées
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