Ce film est pour moi un pur exercice de manipulation du spectateur (à travers Douglas). Le seul souci du script est de tenir en haleine en permanence, quitte à rebondir de trop au prix de la crédibilité de l'ensemble. Ce concept a hélas connu bien des résurgences depuis avec des jeunes réalisateurs venus du clip, tentant de se faire un nom par la seule mise en image "trépidante" d'histoires toutes plus emberlificotés les unes que les autres. Basic instinct fonctionne sur moi par la seule maitrise scénique de Verhoeven (sans négliger Sharon) mais je ne le considère pas comme un chef d'oeuvre, loi s'en faut.
Je pense que tout l'intérêt – voire même le message – du film réside dans cette ambiguité. Le personnage de Sharon Stone n'est-il pas passionné par les meurtiers qui peuvent être par ailleurs de fort sympatiques personnes ? Michael Douglas n'est-il pas fasciné par ce mélange de danger et de désir que lui inspire la belle, d'ailleurs ambiguë jusque dans sa sexualité ?
Tout le film se situe ainsi sur le fil du razoire, et conduit le spectateur à s'interroger sur ses propres fonctionnements, fantasmes, valeurs… et contradictions.
Une réponse précise à la fin du film sur l'identité et les mobiles du meurtrier en affaiblirait grandement la portée. Telle est en tout cas mon sentiment.
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