Accueil
Voici les derniers messages de ce forum :

Film envoûtant de sons et de lumières


De Impétueux, le 21 janvier 2020 à 21:35
Note du film : 1/6

Voilà un monument d'ennui et de prétention qui a eu un très grand succès, critique – ce qui n'a rien d'étonnant – mais aussi, paraît-il, public, ce qui m'étonne et me fait songer à un de ces effets de mode qui font que le spectateur féru de France-Culture et des théâtres subventionnés se ferait tuer sur place plutôt que d'avouer qu'il s'est copieusement enquiquiné. On pourra dire tout ce qu'on veut sur la fluidité de la mise en scène et la qualité de la photographie – choses à quoi l'amateur ne fait pas attention, lorsque le film l'émerveille -on se demande à quoi rime cette pérégrination à prétention métaphysique dans un Berlin hideux et bariolé.

Les seuls moments acceptables sont ceux où une charmante artiste, Marion (Solveig Dommartin) donne un spectacle de trapèze dans le cadre miteux d'un petit cirque. Comme le numéro est fluide et la fille jolie, ça passe la rampe, mais c'est bien tout. Et encore, là, suis-je indulgent parce que le côté ringard du cirque m'a toujours insupporté depuis mes dix ans et que je suis totalement insensible au prétendu charme de la piste, y compris Sous le plus grand chapiteau du monde.

Alors comme ça des anges peut-être révoltés et déchus hanteraient notre vaste monde depuis des temps immémoriaux, n'y laissant pas de traces et observant les misérables actions humaines avec un sourire attendri et commisératif ? Pourquoi pas ? Aucune prémisse ne m'effraie et, plutôt ouvert à l'innovation ou à la loufoquerie, je veux bien m'engager dans les cheminements les plus surprenants. D'ailleurs un bien gentil film, un peu surévalué, mais très charmant et positif, La vie est belle de Frank Capra utilise à qui mieux mieux le procédé, à la satisfaction générale. Mais il est vrai que chez Capra les anges aident les Hommes alors que chez Wenders ils se contentent de les regarder, mi effarés, mi goguenards et ne ressentent pas pour eux la moindre empathie.

Donc un de ces promeneurs sur la Terre, Damiel (Bruno Ganz), qui traîne son ennui, en souvente compagnie de Cassiel (Otto Sander, qui ressemble comme une goutte d'eau à Roland Lesaffre, au demeurant) est, on ne sait ni comment, ni pourquoi, après tant d'années, de siècles, de millénaires, touché par la beauté d'une jolie trapéziste désespérée par la vacuité de sa vie. En parodiant un peu Jacques Chardonne, on pourrait dire que cet amour-là sauvera leurs vies du naufrage en leur offrant le partage d'une même solitude.

On mixe avec ce pathos le passage dans un Berlin encore bien peu cicatrisé des horreurs de la Guerre, de Peter Falk dans son propre rôle d'inspecteur Columbo, présenté lui aussi comme un ancien ange, désormais acclimaté aux beautés et horreurs de notre existence. Et, naturellement, s'agissant de l'Allemagne, des images infernales du nazisme. L'éternelle Germanie n'en finira jamais avec sa culpabilité honteuse.

Tout cela est bien farfelu, mais surtout terriblement ennuyeux, extraordinairement verbeux, guindé, pompeux, précieux, prétentieux, se prenant très au sérieux. Les lieux communs du dialogue se haussent du col, la musique est difforme, Berlin hideux, les astuces (passage du français à l'allemand, du Noir et Blanc à la couleur) terriblement tarte et prévisibles.

Un film qui se croit grand chose.


Répondre

De DelaNuit, le 20 octobre 2016 à 15:09
Note du film : 5/6

Le ciel au-dessus de Berlin. Tel est le titre original de ce très beau film de Wim Wenders qui charma la critique et le public en 1987. Une vue de la Terre et du quotidien des hommes depuis le ciel ou plutôt ses représentants. Car les Anges sont parmi nous. Dotés d’une patience et d’une sollicitude infinies, ils parcourent nos villes, nos jardins et nos maisons. Juchés sur nos monuments et allégories ou juste derrière notre dos, ils observent nos faits et gestes, écoutent nos pensées les plus intimes… interviennent à l’occasion pour donner un coup de pouce.

L’un d’entre eux, formidable Bruno Ganz, de plus en plus touché par les humains, sent croître en lui un sentiment pour une mortelle, une jolie trapéziste interprétée par Solveig Dommartin. Entre l’Ange descendu du ciel et la belle dont la grâce semble échapper à la pesanteur terrestre, une histoire d’amour est-elle possible ? Sur des images d’une beauté irréelle et une bande son magnifique, par le jeu d’acteurs émouvants sans jamais tomber dans le pathos, Wim Wenders nous offre une œuvre contemplative et éthérée pourtant non dénuée d’humour….

Un chef d’œuvre équilibriste en clair-obscur porteur d’un supplément d’âme, une réconciliation entre le ciel et la terre, préfigurant celle de l’est et de l’ouest. Mention spéciale pour Peter Falk, dans son propre rôle ou presque, celui d’un ange reconverti en acteur…


Répondre
Hommage à Solveig Dommartin


De coco55, le 21 août 2009 à 16:52

Facinée par ton parcours que je ne soupçonnais pas encore sur les bancs du lycée à Nancy; je me souviens des heures partagées en cours de théâtre ensemble en 3ème !! drôle de retrouvailles par le hasard de la vie en apprenant ton décès!! je tenais à saluer l'actrice et la personne par ce message.


Répondre

De Frane54, le 7 février 2007 à 21:42

Au revoir Solveig, ton souvenir restera dans ma mémoire. Une ancienne camarade de classe qui t'admirais déjà en 1972!!!


Répondre

Installez Firefox
Accueil - Version bas débit

Page générée en 0.0045 s. - 6 requêtes effectuées

Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter