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Comme toujours Kubrick est grand !


De droudrou, le 21 janvier 2015 à 17:56
Note du film : 6/6

Je ne sais si notre ami impétueux a vu la version courte ou la version longue… Moi qui donne très souvent la préférence à la version longue, la version courte me faisant penser à une toile de maître que certains petits malins seraient allés charcuter…

Ayant appris qu'il existait une version dite "longue" de Shining que l'on disait plus complète côté personnages, j'ai voulu en faire l'acquisition… Certes, dans toute la première partie du film on est plus près des personnages mais celle-ci n'apporte pas au spectateur un plus certain par rapport au film qui a été distribué dans les salles malgré ses 19 minutes supplémentaires…

Le chef-d’œuvre de Stanley Kubrick que nous connaissons tous demeure quelle que soit la version…

Néanmoins je ne tiens pas le même langage concernant les quelques secondes de la scène du suicide de Gracchus Charles Laughton dans Spartacus


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De Impétueux, le 10 août 2014 à 17:45
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Comme toujours, on est entré dans la salle en se disant, comme pour tous les Kubrick qu'on avait déjà vus, on allait être déçu. Comme toujours on a été déçu parce que le film ne se pliait pas à ce qu'on pensait qu'il devait être (un film de science-fiction, une reconstitution historique, un film d'épouvante…). Comme toujours, quelques heures après la sortie de la salle on avait commencé à changer d'avis. Comme toujours on a vu et revu Shining, comme on a vu et revu tous les autres…

Et comme on en connaît la chute finale et même le déroulement séquence par séquence, on ne peut que mieux, à la énième vision, percevoir combien est génial le cinéma de Kubrick, combien il est très au delà de tous les cinéastes géniaux qui, depuis 1895, alimentent notre admiration et notre imaginaire. Perfection absolue des plans, étalonnage des couleurs, adéquation totale des acteurs à leur personnage (rien d'étonnant, me dira-t-on : jusqu'à près de cent prises pour les scènes les plus complexes ; mais précisément, il faut avoir une sacrée haute idée de ce que l'on va donner au spectateur pour exiger tant et tant de ses comédiens). Et puis complexité savante de l'intrigue, maintien des mystères et des incertitudes, comme dans 2001, refus de la facilité qui consiste à expliquer, à dévoiler le mystère par un coup de baguette magique.

Tout se passe-t-il par une sorte de contagion de la folie de Jack Torrance (Jack Nicholson) qui parviendrait à imprégner les cerveaux de sa femme Wendy (Shelley Duvall) et de son fils Danny (Danny Lloyd) ? Mais alors comment expliquer la photographie finale du bal du 4 juillet 1921 ? Ou bien l'Overlook hôtel, construit sur les ruines d'un cimetière indien, a-t-il une sorte de pouvoir maléfique et s'empare-t-il de certains esprits ? Et ceux-ci, comme celui de Delbert Grady (Philip Stone) jadis, qui a massacré sa famille ou celui de Jack Torrance, ne sont-ils pas prédisposés par le mépris et l'aversion qu'ils portent à leurs proches à passer de l'autre côté de l'horreur ? Et qui sont les personnages morbides qui surgissent du passé, de plus en plus souvent au fur et à mesure que le film avance, la belle fille de la chambre 237 (Lia Beldam) qui se transforme en goule purulente, l'homme-ourson qui toise Wendy ou le fêtard en smoking à la tête ensanglantée ? Et qui est Lloyd (Joe Turkel), le barman glacial au visage pervers ?

Cent pistes à ouvrir, toutes aussi pertinentes et souvent contradictoires. On ne finira pas d'explorer Shining, non plus que d'admirer combien absolument chaque image est importante et combien chaque image est composée avec l’œil d'un photographe et d'un coloriste. Et d'un génie de l'ellipse ; on évoque souvent, à raison, le plan miraculeux de 2001 où l'ossement projeté en l'air par le grand primate se transforme en navette spatiale, marquant ainsi de façon éclatante l'irruption de l'intelligence dans le monde ; il y a, dans Shining un plan aussi exceptionnel (et qui fut d'une difficulté technique rare, peut-on préciser) : celui où, de la maquette du labyrinthe regardée par Jack, on passe au vrai labyrinthe de topiaires où jouent Wendy et Tony : y a-t-il meilleur moyen pour faire comprendre que la mère et l'enfant sont guettés par l'homme ?

Quelque chose aussi de très fort pour faire monter la tension dès le début du film, pour le porter au point d'incandescence d'où il ne refluera pas, dès que le téléphone coupé par la tempête, aux alentours de la trentième minute, l'Overlook est isolé : dans cette première demi-heure, les séquences d'inquiétude et de malaise alternent, quelquefois très rapidement (au bout de quelques secondes) avec les scènes plus paisibles : la voiture dans un paysage grandiose et hostile, comme suivie d'en haut par un regard maléfique/le confort cossu de l'hôtel/le récit fait à Jack du massacre perpétré par Grady/la décontraction de Jack (ma femme adore les films d'horreur)/le foyer de Jack, Wendy qui s'affaire en cuisine/l'inquiétude de Tony qui parle avec son double Dany/la joie de Wendy que Jack ait trouvé cette place de gardien/la vision qui épouvante Tony : les flots de sang qui jaillissent des portes… Puis la famille dans la voiture se rendant à l'hôtel, image paisible du foyer/l'évocation de la colonne de chercheurs d'or devenus cannibales/l'arrivée à l'hôtel/les jumelles dans le salon de jeu/la visite des chambres… On pourrait longuement poursuivre.

Bon, j'arrête, il y a trop à dire. Ah, si encore un truc : on sait que Kubrick attachait au doublage de ses films une importance maniaque (au fait, à quoi n'attachait-il pas une importance maniaque ?) et qu'il choisissait souvent lui-même les voix employées. Savez-vous qui, en français, double Jack Torrance et Delbert Grady ? deux des plus belles voix du cinéma, Jean-Louis Trintignant et Jacques François… Étonnez-vous, à présent qu'on ne se console pas qu'il soit mort si tôt, après le feu d'artifice de Eyes wide shut


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Enfin du Bartók de première main !


De PM Jarriq, le 26 avril 2005 à 07:13
Note du film : 6/6

Bartok était également utilisé tel quel dans un assez piètre suspense franco-italien des seventies : "Quelqu'un derrière la porte", avec Perkins et le couple Bronson. C'était même, je crois, la seule musique qu'on entendait de tout le film. A vérifier…


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De Arca1943, le 26 avril 2005 à 05:54
Note du film : 5/6

Je regardais pour la énième fois, à PBS, ce classique de la peur et je me suis fait la réflexion qu'au nombre de musiques de film, de 1945 à nos jours, qui sonnent comme un pastiche (volontaire ou involontaire) de Bela Bartók, pour le coup Stanley Kubrick m'en donne du vrai : l'étrange et hypertendu troisième mouvement de la Musique pour cordes, percussion et célesta, magistralement utilisée dans la scène où Danny et Wendy visitent le labyrinthe. Je crois que le seul autre réalisateur qui ait utilisé Bartók comme commentaire sonore, c'est Michel Deville, dans La Femme en bleu. Je me rappelle aussi un documentaire soviétique sur le fascisme intitulé Le Fascisme ordinaire (assez intéressant, malgré une évidente poutre dans l'oeil) utilisait l'angoissante montée du second mouvement du Divertimento pour cordes… Et je pense que c'est tout ! Avis aux imitateurs : moi, je préfère mon Bartók nature, comme le whisky !


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