Le placard est encore un excellent film de Francis Veber. Daniel Auteuil décide de suivre les conseils de son voisin Michel Aumont et de se faire passer pour un homosexuel, afin de garder sa place au bureau. Après de nombreuses moqueries de son collègue Gérard Depardieu, dont son comparse Thierry Lhermitte s'est servi d'une façon machiavélique afin de rendre cet homophobe amoureux de notre pauvre bureaucrate, ces derniers deviendront de très bons amis. Il se passe le même genre de situation avec son fils qui le méprisait et qui d'un seul coup, après un défilé gay, lui voue une admiration sans bornes et provoquant les foudres de sa mère choquée par une telle révélation. Comme toujours, l'excellent acteur Jean Rochefort joue le rôle du patron diplomate, toujours prêt à arranger la situation. Il est vrai qu'elle est parfois critique, comme lorsque Michèle Laroque est accusée de viol sur la personne de ce pauvre homme dont la vie était bien plate, avant qu'il ne lui fasse l'amour devant des spectateurs très étonnés. Ce scénario rondement mené en fait une fois de plus un inoubliable moment de cinéma.
Un film très souvent diffusé à la télévision et excellent pour les soirs de blues….
Ce film, savamment orchestré, est un moment de déléctation. Sans pour autant en tomber de son fauteuil, on rit franchement. Les imbroglios, malentendus, quiproquos sont légion et servis par des acteurs qui s'amusent clairement. Et qui, dans ce film, est le plus étonnant ? Depardieu ! Depardieu qui peut tout jouer, Depardieu, immense acteur qui n'a plus rien à prouver. Il est ici, absolument irrésistible de drôlerie. Un registre qu'on ne lui connait guère ou si rarement. Il m'avait déjà fait beaucoup rire dans Mon père, ce héros. de Lauzier et dans la chèvre. Pour d'autres, il a été plus souvent le clown blanc de Pierre Richard, mais il se montre là encore plus drôle. Cette montagne que manipule Thierry Lhermitte, à son tour le (vrai) Con du film, est pile /poil dans le rôle d'un paumé qui, en fin de compte, ne sait plus ce qu'il est et ce qu'il doit penser de l'homosexualité.
Côté paumé, Michel Aumont incarne un vieil homosexuel qui va aider Daniel Auteuil, très inspiré, à ne pas être licencié. "-On va vous garder aujourd'hui pour la même raison que l'on m'a licencié il y a trente ans de ça…-". Il est formidablement touchant de sincérité, d'amertume, et de résignation. Ses échanges avec Auteuil sont, via la présence d'un petit châton, fort tendres. Encore un coup de Francis Veber qui passe "par là" pour arriver à ses fins. Non, les homosexuels ne sont pas des monstres. Pourtant, derrière la gravité (hélas) du sujet, le tout est très enlevé ! Joyeux. Et les scènes savoureuses se succèdent à un rytme soutenu sans jamais tomber dans le gros vulguaire si tentant dans ce domaine pour bien des réalisateurs. Je ne prétends pas que tout est du meilleur goût. La présence de Daniel Auteuil dans la gay-parade, un préservatif sur la tête en guise de bonnet, n'est peut-être pas d'une drôlerie sans pareille…Mon avis est que nous n'avons pas à nous extasier devant la leçon de morale du siècle, mais à approuver un film intelligent..
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