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Souffle neuf dans la carrière de Claude Sautet


De Impétueux, le 27 avril 2017 à 17:22
Note du film : 4/6

En revoyant un mauvais fils je me suis dit que Claude Sautet s'affranchissait là de son rôle d'observateur attentif et merveilleusement précis de la société des années 70, celle filmée des Choses de la vie à Garçon ! (qui date, il est vrai de 1983) et passant par le chef-d’œuvre de Vincent, François, Paul… et les autres.

À tout le moins j'ai regardé le film en m'attachant moins à l'habituelle musique du réalisateur, à ses manies si attachantes (les bistrots enfumés, la pluie, la foule qui passe, indifférente) qu'à l'essence de l'histoire, des histoires qu'il raconte.

Parce que bien sûr il y a comme souvent, comme toujours peut-être, l'empreinte de l'absolue solitude dans quoi se débattent en pauvres petits pantins, les personnages, même les plus tonitruants, les plus éclatants, les plus théâtraux. Cela pourrait presque être adapté à la plupart des autres films de Sautet : les faux-semblants de Vincent, François, évidemment, mais aussi au Pierre (Michel Piccoli) des Choses au Max des Ferrailleurs, (Piccoli encore), aux trois protagonistes de César et Rosalie (Romy Schneider, Yves Montand, Sami Frey). Et plus tard encore à M. Arnaud (Michel Serrault). On reste seul, finalement et pour toujours dans un univers sans espérance. C’est la vie captée à hauteur d’homme avec ses saletés, ses compromissions, ses grands mystères et ses secrets glauques ou mesquins, ses sympathies et ses répulsions, ses chagrins insondables…

Dans un précédent message, j'avais incliné à juger la fin heureuse et à tout le moins espérante ; Freddie D avait un autre point de vue et je me demande s'il n'a pas raison  : qu'est-ce qui prouve que ça va s'arranger, puisque les personnalités ne sont pas touchées par on ne sait quelle grâce transcendante, qu'on n'est ni dans un mélodrame bien-pensant, ni chez Walt Disney ; après tout on ne voit pas très bien pourquoi Catherine (Brigitte Fossey) parviendrait à se détacher vraiment de la drogue, même si elle est en pleine période de rémission, pourquoi Bruno (Patrick Dewaere) s'engagerait dans une voie sage, pourquoi René, son père (Yves Robert), individu fruste et rongé de culpabilité à la suite de la mort de sa femme se pacifierait et entrainerait Madeleine (Claire Maurier), traquée par l'âge qui vient, dans une sage retraite. Et est-ce que les affaires et les angoisses du vieil homosexuel Adrien Dussart (Jacques Dufilho), glacé par tous les nœuds coulants qui l'étranglent et contre quoi il rue dans ce monologue reproduit ci-avant par Tamatoa dans son intégralité (et on l'en remercie).

Disons tout de même que l'instantané final donné par Sautet se situe à un moment où on peut croire à l'éclaircie ; c'est cela qui ne ressemble pas vraiment au Sautet qu'on aime ; et c'est peut-être la petite faiblesse du film.


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De vincentp, le 6 août 2012 à 10:40
Note du film : 4/6

Dufilho éclipse complètement Yves Robert. Les séquences avec lui, notamment dans la librairie, sont les plus réussies. Un grand acteur que ce Dufilho (je ne l'ai pas souvent vu à l'écran, soit-dit en passant). Très bon duo avec Dewaere.

Sans le dernier quart d'heure raté à mon avis, ma note pour ce film serait de 4,8/6. Nous nous rejoignons donc à peu près tous pour estimer que Un mauvais fils est globalement réussi.


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