Ce n'est, ni plus ni moins, qu'une resucée du succès oscarisé de Redford, Ordinary people. Même thématique, nombreux détails concordants, l'inspiration est affichée. Mais en adoptant une narration relâchée, très "film pour Sundance", en bâclant une photo affreuse, verdâtre, et en tournant le dos au mélodrame, Imaginary heroes n'est plus qu'un pensum inerte et interminable, où tout le monde semble s'ennuyer autant que le spectateur. Seule Weaver, grande "pro" devant l'Eternel, parvient à maintenir la tête hors de l'eau, dans un personnage amusant de maman compréhensive, réagissant parfois comme une vieille ado. Elle est délectable, dans la scène où elle va acheter du "shit" dans une boutique, et se fait évidemment coincer. Jeff Daniels dort littéralement debout, et Hirsch, future vedette de Into the wild ne donne aucune épaisseur à son rôle. Seule ses relations (esquissées) avec le frère défunt suscitent un peu de curiosité.

Imaginary heroes démarre plutôt correctement, avant de s'enliser progressivement dans le bavardage et la banalité. Presque deux heures pour révéler un "secret de famille" sans grand intérêt, c'est cher payé.