Peu à peu les enfants grandissent et laissent place à des adolescents. Leurs réponses deviennent plus contradictoires. Certains reflètent les grandes idées de leur éducation : apprendre à être plus sociable, que le pays communique mieux, etc. D'autres expriment la difficulté de faire co-habiter leurs rêves, leurs désirs à la réalité.
Arrivent ensuite les adultes. Au "qui suis-je", on ne répond plus par le prénom mais par la fonction "je suis chauffeur", "je suis ingénieur". Le discours est devenu plus nostalgique, plus triste. La réalité a gagné sur les rêves.
Puis, les années de naissance nous plongent peu à peu dans le passé. On sent que lentement la nostalgie et le regret laissent place à autre chose : la joie de vivre. Le dernier témoignage, celui d'une centenaire, est sublime de bon sens et d'évidence. Quand on lui demande ce "Que voudrais-tu ?". Elle répond tout naturellement : "Vivre !"
Comme souvent chez Kieslowski et chez tous les grands cinéastes, les thèmes du film qu'ils font dépassent l'anecdote de leur récit. Il serait en effet dommage de ne voir là qu'une simple critique de la déception dans le régime communiste. Le film montre tout simplement que cette déception est indissociable de tout individu et de toute société : enfant, on rêve de l'impossible, étudiant, on confronte ses envies à la réalité et adulte, on cultive souvent ses déceptions avant de revenir, vieillard, sur cette vie et apprécier cette vie pour ce qu'elle est : le seul véritable cadeau qui nous ait été fait.Page générée en 0.0024 s. - 6 requêtes effectuées
Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter