Revu exactement 17 ans plus tard pour un avis revu en forte hausse, via l'édition blu-ray publiée ces jours-ci par l'éditeur Carlotta. Il faut préciser que l'image du blu-ray est de très bonne qualité, mais pas exceptionnelle (on a vu mieux, à l'occasion de restauration 4K). Chronique d'un amour (1950), c'est une vision de la société italienne de 1950, doublée d'une étude psychologique centrée sur plusieurs personnages. Formellement, le film atteint une perfection dans tous les compartiments alors que ce n'est que le premier long-métrage d'Antonioni. L'écriture cinématographique est celle des années 1950, mais elle préfigure celle des années 1960 par le fond et la forme, ses plans-séquence, son descriptif de sentiments refoulés, son pessimisme…

Relevons une mise en scène très sobre, sans effets, de Antonioni, avec un emploi constant de la musique pour installer des ambiances, teintées de mélancolie, de mal-être diffus. La gestion des décors urbains, voisinant la nature, est intégrée avec brio dans le récit, et positionne les deux personnages principaux à cheval entre deux mondes, celui de la ruralité et de la petite ville (Ferrare), et celui de la grande ville (Milan) et de la bourgeoisie. Mais le descriptif économique et social de l'Italie de l'époque est aussi très élaboré (usines, bureaux, salons, appartements). Il s'agit sans aucun doute d'un des meilleurs films italiens réalisés au cours de la décennie des années 1950, plaçant, dès ses débuts, Antonioni comme un maitre de sa discipline.

« Miss Italie à 17 ans, si je ne me trompe pas. »

Exact. Et cette édition 1947 du concours Miss Italia est devenue mythique, car mademoiselle Bose a coiffé au poteau, dans l'ordre : Gianna Maria Canale, Gina Lollobrigida, Eleonora Rossi Drago et Silvana Mangano.

Les malheureux jurés n'ont pas dû en dormir pendant des semaines !